Quel talent pour l’économie collaborative ?

L’économie collaborative est une tendance qui s’accentue depuis quelques temps. Elle consiste à favoriser le partage, l’échange, d’un bien ou d’un service. Pour en savoir plus, nous avons échangé avec Audrey Bouvier, co-fondatrice de Troccauris, un site collaboratif de troc en ligne.

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Audrey, peux-tu nous expliquer ce qu’est l’économie collaborative et en quoi cela consiste ?

Audrey : Pour moi, l’économie collaborative est une économie de partage reposant sur plusieurs piliers :

  • La consommation collaborative : l’usage prédomine sur la propriété du bien ou du service. Cela peut être : consommer un même objet ensemble, l’achat groupé, réutiliser un objet mais de manière détournée ou encore la location.
  • La production collaborative : production matérielle ou immatérielle comme l’impression 3D ou le Do it yourself.
  • Les connaissances collaboratives : ce sont les groupes d’innovation (clusters, etc.), regroupements d’enseignants, etc.
  • Les financements collaboratifs : cela peut être du crowfunding, la participation des clients au capital de leur banque ou encore les monnaies alternatives.

Toi et tes deux autres associés vous êtes lancés dans le troc en ligne, une forme de consommation collaborative. Peux-tu nous expliquer rapidement Troccauris ?

Audrey : L’idée est venue de Jérôme lorsqu’il a déménagé. Il a utilisé un site de petites annonces. Les meubles ne correspondaient pas aux descriptions. Au delà de cette mauvaise expérience, il a une appétence pour le développement durable. L’équipe s’est formée lorsque nous étions au Mastère Spécialisé Entrepreneurs de Grenoble École de Management et nous avons travaillé ensemble sur un moyen de pallier les imperfections du troc en y ajoutant une monnaie virtuelle, le cauris. Troccauris est un site communautaire de troc en ligne facilitant les échanges avec une monnaie virtuelle.

À ton avis, quel talent peut intégrer une start-up de l’économie collaborative ?

Audrey : L’important est avant tout un état d’esprit et du savoir-être. Il faut notamment, avoir l’envie de partager ! Le partage est le socle de l’économie collaborative, il est donc primordial d’avoir cette valeur de partage. Selon moi, un talent qui souhaite intégrer une start-up de l’économie collaborative doit répondre à trois points :

    1. Être humaniste : dans ce type d’économie, l’Homme est remis au centre permettant les échanges et l’épanouissement de chacun. Il est important de laisser chacun s’exprimer et d’être tolérant envers son prochain.
    2. Être innovation-friendly : ce critère est important  car l’économie collaborative d’aujourd’hui utilise des concepts assez anciens et prend de l’ampleur avec les nouvelles technologies. Il faut donc connaître les us et coutumes du web, être à l’aise avec les nouvelles technologies et s’en instruire.
    3. Ne pas avoir peur de l’inconnu : l’économie collaborative est un nouveau secteur qui change les habitudes, il y a donc encore beaucoup de choses que nous ne savons pas ni ne maitrisons. Dans un environnement abstrait comme celui-ci, il faut être curieux, tenace, capable de s’adapter et savoir sortir de sa zone de confort.

Comment se déroule un recrutement à Troccauris ?

Audrey : Quand nous recrutons, nous faisons attention aux compétences intrinsèques du candidat puis à l’être humain en tant que tel. Comprendre quelles sont les valeurs qui l’animent, comment il a réagi face à un échec, ce qu’il veut faire et comment il fonctionne. Une start-up, c’est une sorte de mini économie collaborative, il est important que chacun partage les mêmes valeurs et que les personnalités soient compatibles.

Une citation que j’affectionne tout particulièrement car elle représente pour moi l’essence même de l’Économie Collaborative. « Plus on partage, plus on possède. Voilà le miracle. » Léonard Nimoy

Merci Audrey pour ce témoignage et nous espérons que cela inspirera les jeunes talents 🙂 D’ailleurs, Troccauris recherche un étudiant pour un stage de 6 mois en tant que bras-droit. N’hésitez pas à postuler !