Quand on tape les trois mots « Alyl Sécurité Incendie » sur la toile, ce ne sont pas les infos qui manquent ; interviews télévisées, témoignages à la radios, articles dans les journaux régionaux comme nationaux, tous se sont appliqués à mettre en exergue cette PME d’une trentaine de salariés. Vous vous demandez sûrement pourquoi font-ils autant parler d’eux ?
Dans cet article, je vous parle du pari osé qu’a fait le fondateur James Faricelli : faire baisser la courbe des injustices sociales sur le marché de l’emploi.
Attention, à la fin de votre lecture, vous pourriez vous sentir pousser des ailes en pensant que les utopies ne sont finalement pas si irréalistes que ça …Vous êtes prévenus !
Alyl Sécurité Incendie : Un management par l’envie
C’est en 2007 que James Faricelli, ancien manager commercial et diplômé de l’IAE de Grenoble, choisit de créer son entreprise. Alors promu Lauréat Réseau Entreprendre® Isère, il a pu bénéficier d’un accompagnement clé participant au développement de sa société. Dès sa création, il souhaitait que son modèle de société soit solidaire et c’est de cette volonté qu’il a fait le choix de recruter majoritairement des demandeurs d’emploi et des personnes victimes de discrimination à l’embauche.
Aujourd’hui, Alyl Sécurité, spécialisée dans la sécurité incendie, siège à Grenoble et possède plusieurs agences situées en Isère, Dôme, Ardèche, Savoie et en Haute-Savoie. Elle vient, cette année, de lever un million d’euros et souhaite propager son modèle dans toute la France en atteignant les 250 employés avec une trentaine d’agences d’ici 2020.
Pourquoi avoir choisi un tel modèle ?
« Nous avons tous connu le petit surdoué dernier de la classe parce qu’il n’était pas adapté au système scolaire », m’explique le fondateur, les injustices sociales sont partout, et au fil du temps, il a fait le constat que toutes les politiques RH de même que les sociétés étaient très souvent injustes. Il tire sa motivation d’une politique de recrutement engagée qui lui vaut d’aller à contre courant … Parce que « ça fait du bien aussi quand c’est dans l’autre sens » me confie-t-il.
Il précise également qu’Alyl n’est pas une entreprise d’insertion mais une véritable entreprise avec un modèle économique viable, et que ses collaborateurs « ne sont pas tous en réinsertion professionnelle, ce sont plutôt des personnes qui ne rentrent pas dans les normes du recrutement classique ».
Le potentiel est en chacun de nous et parfois, il ne tient de peu de ne pouvoir être révélé : Un mauvais choix de parcours, un âge avancé, une différence physique ou culturelle…
Pour « casser les préjugés sur les individus lors des recrutements », il a fallu que James Faricelli mette en place une politique de management de la diversité pour pouvoir accueillir ses nouveaux collaborateurs « aux parcours, âges, cultures et blessures différentes ». Pour mettre en oeuvre une telle organisation, il s’est fixé l’objectif de « redonner confiance », s’est basé sur « la motivation comme moteur » et tout ceci en incitant les managers à « être présents, transparents et droits », m’explique t-il.
Aujourd’hui, il se dit « plus que satisfait que ce modèle fonctionne » et affirme que « la diversité est plus une question de volonté que de moyens », c’est ce qu’il a su nous démontrer en 5 minutes et 20 slides lors de l’événement Disrupt RH organisé le 15 novembre dernier par notre équipe et le réseau Manethic.
A quoi ressemblera l’école Alyl Sécurité Incendie ?
En construction depuis un moment, l’école de formation Alyl est aujourd’hui terminée. « Elle a été créé de façon assez atypique : ce sont les salariés à leurs postes qui ont monté le programme de formation qu’ils auraient souhaité avoir au moment de leur intégration ». C’est le choix qu’a pris James Faricelli puisqu’il souhaitait que ses collaborateurs deviennent les acteurs dans le développement de l’entreprise. Il consacre pour cette formation 10% de son chiffre d’affaires, partie intégrante du programme d’intégration. Former au métier de la sécurité incendie est l’un des piliers de sa réussite managériale qui donne du sens à ses recrutements durant lesquels il sélectionne des individus « pour leur potentiel et non pour leurs compétences ou diplômes ». Suite à cette formation, ses collaborateurs ont également la possibilité de passer des diplômes tel que le certificat CléA.
Quel est le quotidien de ses collaborateurs ?
Chaque responsable d’agence dirige la sienne et chacun est responsable de l’ambiance. Des regroupements inter-agences ont régulièrement lieu, créant au fil du temps, un véritable sentiment d’appartenance des collaborateurs à la société Alyl et non pas à l’agence uniquement. Les liens sont soudés par des événements réguliers comme le concours de pronostics interne pour l’euro qui s’est opéré cet été.
Aujourd’hui, peut-on dire que ce modèle fait la différence sur le marché de l’emploi ?
« Oui, nous recevons de plus en plus de CV de personnes sorties des parcours, types école de commerce, qui sont séduites par nos valeurs« .
De plus, puisque James Faricelli est parti du principe « qu’il fallait être bon partout », il a déployé au sein de l’entreprise, un plan environnemental dans lequel il s’engage à recycler l’ensemble des pièces usagées à travers des filières spécialisées.
Encore merci à James Faricelli pour cet échange remplis de convictions, mais surtout pour son investissement quotidien dans la lutte contre les inégalités sociales.