L’impact du changement de vision et de mission

Il y a deux semaines, nous partagions avec vous l’histoire du licenciement et de la réembauche de Sam Altman. L’affaire a suscité des débats autour de la notion d’engagement des collaborateurs exigeant la réintégration de ce dernier à son poste de PDG. Le changement de vision et de mission a eu un impact non négligeable sur la marque employeur interne.

Les raisons des chaises musicales

Les raisons de son licenciement restent assez floues, bien que le conseil d’administration évoque des problèmes de franchise et de communication. Toutefois, en creusant le sujet, des spéculations autour de ce départ apparaissent et soulèvent des interrogations.   

Des collaborateurs inquiets pour l’avenir d’OpenAI

Le conseil d’administration aurait reçu une lettre d’anciens employés, les mettant en garde face aux agissements de Sam Altman, les poussant pour certains, à quitter OpenAI. De plus, ils s’inquiétaient d’une transformation de cette entité à but lucratif plafonné en entité lucrative, qui ne correspondait plus à la raison d’être initiale d’OpenAI. A tout cela s’ajoute le projet secret Q*, une AGI (Intelligence générale artificielle) – potentiellement dangereuse puisque c’est une IA qui risque d’égaler voire dépasser l’humain – serait la source des préoccupations. Les anciens collaborateurs craignent cette AI autonome qui deviendrait un risque pour l’humanité, allant, à nouveau, à l’encontre de la mission d’origine d’Open AI.

Ainsi, ils demandent une enquête pour examiner les actions de Sam Altman en interrogeant les personnes ayant quitté l’entreprise tout en protégeant leur identité. 

Quand la vision et la mission divisent les équipes

Cette nouvelle information de l’affaire de Sam Altman souligne un contraste entre les collaborateurs actuels qui ont tout fait pour le réintégrer et les anciens qui ont tout fait pour l’écarter. Toutes ces données viennent impacter la marque employeur d’OpenAI.

Deux aspects cruciaux de la marque employeur ont fortement été touchés.  

Une vision divergente

Initialement, OpenAI était une entreprise à but lucratif plafonné, attirant des talents s’épanouissant dans ce type de structure : apporter sa contribution sans attendre de rétribution immédiate. Toutefois, les collaborateurs, voyant ce modèle évoluer n’étaient plus en phase puisque, faire partie d’une structure de ce type est un choix lié à l’engagement social et la responsabilité envers une communauté. Modifier la structure influence la perception de l’engagement social tant pour les collaborateurs que pour les candidats, ne se reconnaissant plus dans les valeurs communiquées, à l’origine :une IA éthique et responsable. L’impact négatif s’accentue lorsque cette transformation se fait graduellement et dans une certaine discrétion. Les collaborateurs qui ne sont plus alignés avec ce changement de vision quittent l’entreprise.  

Le changement de la mission

La mission d’OpenAI visant à « veiller à ce que l’intelligence artificielle générale profite à toute l’humanité » se voit bouleversée. A la révélation du projet secret Q*, on peut comprendre qu’il va à l’encontre de la mission initiale d’OpenAI. En effet, Q* est une AGI qui pourrait dépasser les capacités humaines. Elle a la capacité de comprendre, apprendre et s’adapter/évoluer de façon autonome. Les collaborateurs sont alors inquiets de ce que ce projet pourrait engendrer comme risque pour l’humanité plus tard.

En effet, selon les anciens collaborateurs, la mission d’OpenAI tend à perdre sa crédibilité et sa validité si Q* se poursuit et ils ne souhaitaient pas s’identifier à un projet qui va à l’encontre de la mission d’origine.  

Notez bien que la mission communiquée par une entreprise est une source de motivation et d’engagement pour les collaborateurs. Dès que ces derniers ne s’y retrouvent plus, des désaccords, du désengagement et des départs de collaborateurs émergeront.

La mission et les valeurs d’une entreprise sont de réels leviers pour engager les collaborateurs. Ici, OpenAI a été le centre d’attention et sa marque employeur se voit impacter pour les candidats et collaborateurs qui risquent de manquer de confiance. C’est un travail de reconstruction et de séduction que cette entité va devoir mener.  


Cet article a été rédigé par notre consultante Marie Fauquemberg.